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De 1984 à 1990

En terre inconnue

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Lorsque Li Shuang s’installe à Paris en 1984, après deux années de détention en Chine, elle entre dans une nouvelle étape de son exil. Arrachée à ses racines, elle découvre un monde radicalement différent, fait d’inconnu, de silence et de possibles. Très vite, elle est accueillie par des intellectuels, artistes et écrivains français, sensibles à la force de son parcours et à l’expressivité de son œuvre.

Cette période marque un tournant décisif dans sa démarche. Libérée des contraintes idéologiques, elle explore avec intensité les techniques occidentales dans leur pleine disponibilité : toiles tendues, pinceaux variés, pigments de qualité… autant d’outils jusque-là difficiles d’accès en Chine. Elle se lance alors dans une production foisonnante mêlant collages, pastels, gravures et peintures à l’huile, avec une liberté nouvelle dans le geste et la matière.

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En 1987, la naissance de son premier fils vient ancrer cette période dans une dimension intime et féconde. Entre exil, maternité et création, elle affirme une voie intérieure singulière, où l’art devient un espace de transmutation, de mémoire et de réconciliation.

Ses œuvres de ces années vibrent d’une énergie instinctive, traversées par le corps, le rêve et l’écho d’un passé en transformation. C’est dans cette terre inconnue que s’enracine un langage pictural profondément personnel, entre lucidité et intuition.

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